Risque de pollution à la pyrite : halte aux idées reçues

Contexte de réception des terres

  • Dans le cadre des autorisations administratives de réception de terres excavées sur ses sites de Villeneuve-sous-Dammartin (77) et d’Annet-sur-Marne (77), ECT a reçu, entre juin 2020 et avril 2021, des terres conformes aux prescriptions des arrêtés mais potentiellement pyritifères. Ces terres provenaient de creusement de lignes de métro du Grand Paris Express.
  • Dans ce cadre, depuis 2021, ECT a échangé avec la préfecture de Seine-et-Marne, le ministère de l’Environnement et le BRGM. Ces échanges ont validé la prise en compte du risque et la méthodologie d’analyses déployée par ECT. 
  • Deux arrêtés préfectoraux de juillet 2022 ont ainsi repris et encadré les démarches, contrôles et analyses effectués par ECT. Ils prévoient deux campagnes annuelles de sondages.

Risque de pollution, de quoi parle-t-on ?

Processus de détection

Il est difficile de détecter la présence de pyrite ; si elle ne se voit pas directement dans ces formations sédimentaires, le plus souvent, on ne peut que constater des preuves indirectes de sa présence du fait de son oxydation. Ce minerai ne devient possiblement contaminant qu’après oxydation, exposée longtemps à l’eau et à l’air.

Principes chimiques et mesures de l’oxydation

La pyrite (FeS2) peut s’oxyder en présence d’air et d’eau pouvant générer une acidification du milieu. Cette oxydation se caractérise par une augmentation du taux de sulfure et une acidification du milieu.
Les analyses doivent donc mesurer :

  • le taux de sulfure
  • le potentiel acidogène = AP
  • le potentiel neutralisant = NP

On étudie ensuite le rapport NP/AP pour évaluer le risque d’acidification du milieu. Si ce rapport est supérieur à 2, il n’existe aucun risque pour le milieu récepteur.

Que disent les nombreuses analyses réalisées sur les sites ?

Les études déjà réalisées démontrent : 

  • Des valeurs de NP/AP très importantes démontrant le fort pouvoir neutralisant du milieu analysé : à minima 4 fois la valeur caractérisant l’absence de risque
  • L’absence totale d’acidification du milieu. Par conséquent l’absence d’oxydation. 

Comment ont été gérées ces terres par ECT ?

  • ECT n’effectue pas de remblaiement en eau.
  • Les terres réceptionnées ont aussitôt été mises en œuvre et ont été recouvertes rapidement. La phase d’échange avec l’air a donc été très réduite, de l’ordre de quelques jours. Sur ces sites, ECT reçoit des quantités importantes des terres provenant des chantiers franciliens du bâtiment traditionnels qui sont majoritairement de type marno-calcaire très abondant en Ile-de-France. Le calcaire (basique) neutralise le risque d’acidification.
  • Les techniques de mise en œuvre des terres excavées sur les sites ECT sont très protectrices et neutralisantes à l’égard du risque d’oxydation de la pyrite.
 

Prise en compte du risque de pollution des captages des eaux en aval des sites d'Annet-sur Marne et de Villeneuve-sous-Dammartin : qu'en est-il ?

Un enjeu environnemental et sanitaire essentiel. 

L’appréciation et la prise en compte du risque sont systématiquement instruits lors de la procédure d’autorisation des sites. Dans le cas des terres potentiellement pyritifères, le cadre particulier de la prise en compte du risque est celui-ci :

  • Les 2 sites sont hors du périmètre de protection de captages des eaux.
    • Les analyses des terres réceptionnées établissent sur chacun des sites une absence d’acidification milieu : il n’y a donc pas de risque d’un transfert vers les captages d’eau potable.
  • Pour chacun des sites, des analyses des eaux sont réalisées dans le cadre des autorisations d’exploitation.
    Le stockage des terres dans des casiers de grande hauteur et leur recouvrement rapide garantit :
    • une absence de ruissellements périphériques pendant la phase de réception.
    • une absence de contact entre les eaux pluviales et les terres potentiellement pyritifères une fois effectué le recouvrement du casier
  • Les apports de terres ont eu lieu entre juin 2020 et avril 2021. Pendant et depuis cette période, l’ensemble des analyses sur les 2 sites sont conformes aux seuils réglementaires

Eléments spécifiques au site de Villeneuve-sous-Dammartin

  • Le site d’ECT est en amont hydraulique de la zone de captage d’eau potable de Mitry-Mory.
  • Le site repose sur une couche d’argile, élément géologique naturellement imperméable, protégeant ainsi efficacement la nappe profonde alimentant le captage en eau potable.
  • 5 piézomètres, disposés suivant le sens d’écoulement de la nappe, permettent de réaliser un suivi des analyses de celle-ci. La Biberonne, le ru qui court à l’est du site, fait également l’objet de mesures réglementaires. Toutes les analyses réalisées sont conformes aux seuils réglementaires.

Eléments spécifique au site d’Annet-sur-Marne

  • Le site d’Annet-sur-Annet est hors du périmètre de protection de la zone de captage du ru de la Beuvronne, affluent de la Marne où se situe, en aval, le point de captage. Il est à noter que le débit de la Beuvronne est très extrêmement faible (4,2 l/s) par rapport à celui de Marne (1000 m³/s).
  • Comme précisé précédemment, la méthodologie utilisée pour le stockage et le recouvrement rapide des terres empêche le ruissellement vers la Beuvronne d’eaux pluviales ayant été en contact avec les terres.
  • L’arrêté préfectoral d’août 2021 a renforcé les mesures d’analyses réglementairement mises en place sur le site lors de l’autorisation d’exploitation par trois mesures en amont et aval du point de captage sur la Marne.

 

Pour aller plus loin : FAQ

Peut-on dire qu’il y a de la pyrite dans les 167 000 tonnes de terres reçues ?  Y a-t-il des concentrations  anormales sur ces sites ? 

Les terres proviennent de sous-sols profonds et elles sont potentiellement pyritifères. Pour autant, aucune analyse n’a confirmé la présence de pyrite dans ces terres. Pour rappel, c’est l’oxydation qui peut être dangereuse (et non sa simple présence). L’acidification du milieu en est la conséquence et le marqueur. Or les analyses démontrent sur les sites des pH basiques et une neutralisation forte.  

La Préfecture a-t-elle “découvert” en juillet 2022, la présence de terres pyritifères sur les sites d’ECT ?  

Les arrêtés préfectoraux de juillet 2022 actent des échanges entamés un an plus tôt avec ECT et le BRGM. Ces arrêtés ont confirmé la méthodologie d’analyses à déployer.

Est-on très au-dessus des normes édictées par le BRGM sur les sites de Villeneuve-sous-Dammartin et Annet-sur-Marne ? 

Les normes évoquées par la presse concernent la teneur en soufre et non pas celle en pyrite. Il est à noter que le BRGM n’a pas édicté de normes sur des terres excavées du Grand Paris Express. Il a précisé des seuils au-delà desquels il convient de mettre en place une méthodologie d’analyses.  .  

Y a-t-il un risque de dégagements gazeux, de gaz soufré ?

Non ! Ce serait est une contre-vérité scientifique. Le gaz soufré, H2S provient de la décomposition de matières organiques. L’oxydation d’un minerai de ce type ne produit pas de gaz soufré.

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