Remuer pelles et terre
Par Sibylle Vincendon — 12 avril 2019 à 11:24
[Chaque semaine, une histoire de villes, de villages et d’enjeux urbains. Aujourd’hui, le destin des tonnes de sols qu’on déplace pour planter des chantiers. Gros volumes.
C’est l’histoire d’un type qui creuse un trou. Un deuxième type arrive et lui demande : «Et la terre, tu vas la mettre où ?» Et le premier type répond : «Dans un autre trou.» Dans tous les chantiers de bâtiment ou de travaux publics, le trou est la première opération à laquelle on procède. Mais comme il n’est pas question d’en creuser un second pour y verser la terre, le sort des tonnes de minéraux à gérer n’est pas une mince affaire.
Avec la question des déblais, on est dans les coulisses profondes de la fabrication urbaine, la cuisine dont on n’entend jamais parler. «Dès qu’il y a un permis de construire, il va y avoir de la terre excavée, explique Laurent Mogno, président d’ECT, leader de l’activité de collecte, traitement et utilisations de la terre des chantiers. Les entreprises de bâtiment nous paient pour les en débarrasser.» C’est la loi. Après, au preneur de trouver quoi en faire.]