A l’occasion de la Journée mondiale des espèces menacées, Guillaume Lemoine, référent biodiversité d’ECT, met en lumière l’importance de préserver dès aujourd’hui la biodiversité “ordinaire”, elle aussi menacée.
Sommes-nous frappés d'amnésie environnementale ?
En 1962 paraissait le célèbre ouvrage de Rachel Carson « le Printemps silencieux ». Il permit au grand public et aux élus nord-américains comme européens de prendre conscience des ravages de l’utilisation du DDT qui vidait nos campagnes de leurs oiseaux, tant par empoisonnement que par altération de leur reproduction. Le DDT fut par la suite interdit.
La crise climatique, tout aussi grave, occulte celle de l’effondrement de la biodiversité, alors même que la bonne santé des écosystèmes et des sols permettrait une résilience de accrues de nos territoires.
La situation actuelle est bien pire que celle des années 1960
À l’aide de programmes de renforcement ou de surveillance, quelques grandes et prestigieuses espèces se maintiennent ou se réinstallent. C’est important. Citons les faucons pèlerins, les vautours fauves et moines, les gypaètes, les cigognes blanches et noires.
Mais pendant ce temps, la majorité des espèces, oiseaux, amphibiens, chiroptères, invertébrés, disparaissent. Nos pratiques ne changent pas ou pas suffisamment rapidement. Les campagnes, villes et jardins deviennent silencieux. Même le moineau domestique se fait rare. Qui se souvient des nuées d’insectes qui remplissaient la calandre des autos de nos parents et de l’obligation de nettoyer parebrise et phares au moment des pleins d’essence ?
Le printemps est devenu réellement silencieux et le monde est sourd aux propos des écologues. Pourtant, en plus de la protection des espèces patrimoniales il faut également prendre en compte les espèces « ordinaires”, avant que ces espèces les plus courantes ne deviennent rares et menacées.
Protéger la biodiversité ordinaire
Cette biodiversité « ordinaire » a besoin d’être protégée et que l’on préserve les ressources « sol » et « eau », avec des actions relativement simples et souvent efficaces :
- mettre en place des couvre-sols pour éviter l’érosion des talus
- lutter contre les espèces exotiques envahissantes
- planter des haies champêtres, des bois et des vergers
- ensemencer des prairies fleuries et mais aussi créer des pelouses maigres,
- installer des gîtes d’hivernage pour les chauves-souris et des habitats pour les pollinisateurs sauvages.
Modestement et concomitamment avec d’autres initiatives et acteurs, ECT s’est engagée, en ce sens, pour la nature auprès de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de l’association Humanité et Biodiversité.