Propos reccueillis auprès de Pauline Richard, responsable des Ressources Humaines d’ECT
Transition écologique, bilan énergétique, RSE, empreinte carbone, valorisation des déchets. Autant de termes qui donnent le tournis à la plupart d’entre nous. Pourtant il s’agit bien là d’un enjeu majeur de ce siècle que nous devons prendre en compte dans nos décisions du quotidien. Et ce qui est valable dans notre cercle privé l’est encore plus dans l’entreprise qui a un rôle fondamental à jouer pour que le monde prenne ce tournant tant attendu.
Dans l’entreprise le pilotage de cette transition est attribué au service des Ressources Humaines qui, comme l’indique Alexandre Stourbe, Directeur général du Lab RH, se retrouve propulsé au rang de « chef d’orchestre de la transition écologique » : c’est une véritable culture environnementale qu’il faut créer dans l’entreprise et que doit mettre en place et piloter, le service RH.
Sensibiliser et orienter, une première étape
La surexposition médiatique du sujet a eu pour effet de multiplier les sources d’information au point que cette surstimulation puisse avoir un effet contre-productif sur nos volontés individuelles à agir en faveur de l’environnement. C’est dans ce contexte que le rôle RH prend son sens pour participer au tri d’informations et accompagner autant que possible le collaborateur dans leur apprentissage. Le service RH vient alors en appui pour répondre à l’enjeu de l’accès à l’information. Il assure un rôle de pivot indispensable entre l’information et les collaborateurs.
Cette information passe notamment par la formation faite à chaque nouveau salarié à la politique environnementale de l’entreprise et aux bonnes pratiques.
Dans une entreprise où conducteurs d’engins côtoient techniciens environnement, chargés de clientèle ou encore comptables, il est de la responsabilité de l’entreprise de s’assurer que tous sont correctement sensibilisés. Savoir s’adapter aux différents postes et à leurs préoccupations, c’est garantir une meilleure prise de conscience.
L’embauche d’une personne référente en matière de biodiversité a également permis la mise en place de formations pour l’ensemble du personnel sur ce qu’est la biodiversité, les causes de son d’effondrement et la valeur des services écosystémiques. Autant d’informations qui peuvent conduire les collaborateurs à modifier ou favoriser certains comportements au profit du vivant.
Cette phase d’information et de sensibilisation est reconnue comme nécessaire. Cependant tous s’accordent à dire que l’urgence environnementale actuelle commande à ce que le temps de la sensibilisation vienne seconder celui de l’action.
Donner l’exemple !
Comme dit Cléopâtre à Amonbofis dans le film bien connu : « C’est bien ça le problème, vous faites toujours comme on fait tout le temps ! ».
La première action du service RH c’est d’amener les services de l’entreprise et leurs collaborateurs à réfléchir à la transition écologique et à nos moyens pour emmener l’entreprise dans cette transition. Pour les RH le défi premier passe par une étape qui consiste à faire évoluer les mentalités pour changer les processus internes.
Comme n’imprimer que le strict nécessaire, imprimer en recto-verso, trier les poubelles dans les bureaux, utiliser l’électricité de manière raisonnée ou encore pratiquer l’écoconduite.
Le service RH a notamment mis en place depuis 4 ans la dématérialisation des bulletins de paie, un outil de gestion de temps qui a permis la suppression des demandes de congés, des entretiens individuels et des suivis d’heures en format papier. Cela passe également par la mise en place de gourdes pour l’ensemble des salariés afin de limiter l’utilisation de bouteilles plastiques.
Le rôle du service RH est également de soutenir et de relayer les actions des autres services tel de que la dématérialisation des bons de décharge, l’utilisation de papier recyclé, la mise en place du tri des déchets dans les locaux administratifs mais également sur site.
Cette transition doit passer également par un développement des compétences des collaborateurs. Il a ainsi été mis en place des formations aux outils informatiques, un logiciel métier qui favorise la dématérialisation des échanges ou encore des formations relatives à l’intégration de véhicule propre dans la flotte d’entreprise. Le rôle des RH est de s’assurer que tous les collaborateurs disposent des moyens nécessaires pour avancer vers cette transition écologique.
Enfin, le rôle du service RH est de veiller et contribuer à l’efficacité du système de management environnemental, véritable synthèse des actions entreprises. Pour ECT dont l’activité est inscrite dans une dynamique d’économie circulaire, celle de la valorisation des terres excavées, la transition écologique est un enjeu capital. Cela passe notamment par la formalisation d’une démarche RSE, la mise en place et le contrôle d’un plan d’action en faveur de la biodiversité, l’analyse des émissions de GES et l’établissement d’une trajectoire de réduction de ces émissions. La performance de ces actions impose que les ressources humaines soient une des clés de l’application quotidienne de la politique de l’entreprise pour la transition écologique.